Le ton est donné dès le premier morceau « YOU », qui sur des tonalités rock bien envoyées, tourne en ridicule les superstitions et l'hypocrisie humaine, entre refrain incantatoire porté par l'énergie des voix et l'agilité diabolique de la vielle de Willy Pichard.
 

« Shony » nous emmène dans le passage mystérieux du Minch vers les Iles Hébrides en Ecosse, où parait-il, vivent des Hommes Bleus qui n'accordent le passage qu'aux marins capables de les vaincre dans des joutes poétiques. La voix de Bleunwenn, enjôleuse, se fait incantatrice, provocatrice du roi des Hommes Bleus... si aucun marin d'Ecosse ne peut vaincre Shony, une prêtresse d'Avalon, en Bretagne, y parviendra peut-être....

« Bale », la marche, en breton, chante une errance au cœur des terres d'Armorique, hymne à la liberté et à l'héritage ancestral d'un pays.

« Hunerez Ar Bal », la dormeuse du bal, donne son nom à l'album. Petit clin d'oeil à Rimbaud en passant ... Ecrite en pleine crise sanitaire, la chanson évoque l'enfermement, la vie arrêtée, au travers d'une jeune femme prostrée dans la forêt, interdite de tout, morte peut-être de ne plus vivre, de ne plus danser au bal, lorsqu'une silhouette mystérieuse vient peu à peu la sortir de sa léthargie.

« Yeun Elez » est une chanson d'amour, dont le refrain met en musique les premiers vers de chanson amoureuse retrouvés par un moine copiste, écrit en bas-breton. Une chanson d'amour mais pas que. Autour de ces deux amants qui se retrouvent, se cherchent, s'attendent sur les pentes récemment calcinées du Yeun Elez, - cristal du duo guitare-voix -, c'est un monde fou, perturbé par la guerre, la violence, - notes profondes, abyssales de la basse de Stéphane De Vito- . Face aux troubles du Monde, le Yeun Elez, traditionnellement considéré comme les Portes de l'Enfer, semble devenu un Jardin d'Eden....

Retour en Ecosse avec « Air Falalalo », une chanson traditionnelle ré-arrangée par Vindotalé qui mêle thèmes musicaux breton et écossais, où la voix de Bleunwenn s'amuse et improvise sur des falalalo virevoltants, secondée par la veuze de Clément Le Goff.

« Fille du Sable », balade intense où basse et batterie chaloupent et où les voix de Gwénolé et Bleunwenn se mêlent dans un hommage aux couleurs incomparables de Bretagne et des marais salants de la presqu'ile de Guérande.

« Mor » chante la mer dans l'imaginaire des humains, les rêves qu'elle suscite, les chagrins et les séparations, le mystère et les légendes qui fascinent et nourrissent. « La fiancée de Satan » est un chant populaire de Bretagne, où le Diable fait encore des siennes, au grand dam d'une jeune fiancée, qui se retrouve sur un trône aux Enfers, condamnée à verser à jamais l'hydromel aux Damnés.

Une note finale dansante et franchement disco pour ce « Gaol Ise Gaol I », adapté d'un chant traditionnel des Iles Hébrides (chant à battre le linge des femmes écossaises)